Dans cette interview, Cyril Barbe, infographiste 3D et formateur référent en DN MADe Animation, partage son parcours et son approche pédagogique. Avec une riche expérience dans la modélisation, le motion design et l’animation, il transmet aux étudiants du Campus de la Fonderie de l’Image les compétences nécessaires pour maîtriser les outils numériques et les processus créatifs du secteur.
Cyril nous explique comment il forme les étudiants à devenir des créateurs polyvalents et autonomes, en intégrant à la pédagogie des micro-projets concrets qui couvrent l’ensemble du processus de production. Il revient également sur les projets marquants de ses élèves et l’importance de la collaboration interdisciplinaire avec d’autres filières du Campus.
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes :
Je m’appelle Cyril Barbe, formateur référent de la mention animation au campus de la Fonderie de l’Image. Infographiste 3D de formation, j’ai combiné l’utilisation de la 3D avec des outils comme les logiciels de compositing et Photoshop pour enrichir mes projets, notamment dans le domaine de l’animation. Mon parcours m’a permis de travailler sur des projets variés, allant de la modélisation 3D à l’animation, en passant par le motion design. J’utilise cette polyvalence pour former mes élèves avec des logiciels comme Blender, des outils de compositing, et Photoshop. Mon expérience inclut des rôles de graphiste et de motion designer spécialisé en 3D et en animation.
Comment définissez-vous votre approche pédagogique dans l’enseignement de l’animation :
À la Fonderie, nous avons une pédagogie par projet. Les élèves sont immergés dans des situations concrètes via des micro-projets où ils doivent non seulement être créatifs, mais aussi réfléchir aux enjeux techniques. Je veille donc à ce qu’ils acquièrent les bases avant chaque micro-projet et les encadre à travers des briefs illustrés, des ateliers pratiques et une participation active des formateurs à chaque étape de la production. L’objectif est de leur donner les outils pour devenir des créateurs complets et autonomes, capables de gérer des projets du début à la fin.
Quelles compétences sont les plus importantes à développer pour réussir dans le secteur de l’animation aujourd’hui :
Aujourd’hui, l’animation exige des compétences techniques solides et une capacité d’adaptation. Les étudiants doivent maîtriser une variété de logiciels : des logiciels de 3D, After Effects, Premiere Pro, et tout autre outil en lien avec l’animation. L’animation ne se limite pas à un seul type de technique ; il est essentiel de comprendre l’ensemble des étapes de production, du storyboard à l’animation finale. En plus de ces compétences techniques, la collaboration et la créativité sont indispensables pour se démarquer et réussir dans ce secteur en constante évolution.
Quels types de projets les étudiants doivent-ils réaliser durant leur formation :
Nos étudiants travaillent sur des projets variés, allant du character design à l’animation 3D complète, en passant par la création de génériques de séries, de clips musicaux, de game art, de VR ou encore de publicités avec VFX. Par exemple, en première année, ils commencent par un micro-projet consistant à créer une mascotte animée pour un produit gourmand, ce qui les initie non seulement au processus de modélisation et d’animation, mais aussi à toute la direction artistique du produit. Ils réalisent également des vidéos typographiques et des documentaires animés, qui leur permettent d’affiner leur sens de la narration visuelle.
Pourriez-vous nous parler de certains projets d’étudiants qui vous ont marqué ces dernières années :
Un projet qui m’a particulièrement marqué est le dernier micro-projet réalisé par des étudiants de deuxième année, intitulé « Clip Vidéo ». Il s’agissait pour eux de réaliser un clip en utilisant la technique de leur choix, que ce soit en 3D ou en motion design. Ce projet, réalisé en quelques semaines, a mis en avant une capacité remarquable à allier narration visuelle et techniques d’animation, tout en explorant l’originalité du storytelling avec beaucoup de créativité et d’engagement. Le résultat final était impressionnant, tant par la qualité technique que par l’émotion transmise à travers le récit. Les travaux de Joan, Alexandre, Charlotte et Arthur m’ont particulièrement interpellé.
Un autre exemple marquant est un projet réalisé par des étudiants de première année, intitulé « Documentaire Historique ». Il s’agissait d’un binôme qui devait mettre en lumière une figure historique méconnue à travers un court-métrage d’animation de 2 minutes 30. Ce projet a démontré une belle capacité à combiner des recherches historiques solides avec une approche artistique. Les étudiants ont réussi à créer un documentaire à la fois informatif et esthétiquement captivant. Les travaux d’Athénaïse et Audrey, d’Anaïs et Sonia, ainsi que ceux de Juliet et Adonis m’ont particulièrement impressionné.
Comment les étudiants collaborent-ils entre eux et avec d’autres départements (design graphique, numérique, etc.) dans le cadre de leur formation :
Nous collaborons occasionnellement avec d’autres départements, notamment avec la filière numérique, même si ces collaborations peuvent parfois être décalées dans le temps. Les étudiants en animation doivent souvent créer le contenu en amont, qui sera ensuite utilisé par les étudiants du numérique pour le développement d’interfaces, d’effets ou d’autres aspects techniques. Ce processus permet aux étudiants d’appréhender la chaîne de production dans un contexte de travail interdisciplinaire, bien que ces échanges restent ponctuels pour l’instant.
Que diriez-vous à un étudiant qui envisage de rejoindre la filière DN MADE animation :
Je lui dirais que s’il est passionné par l’animation et qu’il cherche un endroit où il pourra évoluer dans un environnement créatif, entouré de personnes qui partagent les mêmes intérêts et ambitions, alors il est au bon endroit. Ici, il sera dans sa zone de confort parmi des créatifs, tout en étant encouragé à repousser ses limites. Il travaillera sur des projets stimulants avec des gens qui lui ressemblent et bénéficiera d’un accompagnement personnalisé, tout en explorant ses propres idées et visions.
Quelles qualités personnelles recherchez-vous chez un étudiant pour réussir dans ce parcours :
Je recherche avant tout la curiosité, l’envie d’apprendre et de se dépasser, ainsi qu’une bonne dose de rigueur. L’animation est un domaine exigeant où il est essentiel de rester attentif aux nouvelles tendances et technologies. La persévérance est également une qualité primordiale : les projets peuvent être longs et complexes, mais c’est la capacité à rester concentré, à s’adapter et à aller jusqu’au bout qui fait la différence.