Diplômé en Marketing et suite à une dizaine d’années d’expériences dans le management de projets culturels, Manga Zossou décide de revenir sur les bancs de l’école afin d’ajouter des compétences digitales à son profil. A la rentrée scolaire 2015, Manga passe les portes du Campus Fonderie de l’Image et devient étudiant au sein de la formation continue de Chef de projets Marketing Internet et conception de site.
Il y a quelques semaines Manga recevait la mention Coup de coeur lors du hackathon Nec Mergitur organisé par la Ville de Paris et la Préfecture de Police, le 15, 16, 17 janvier 2016. L’équipe du Campus Fonderie de l’Image l’a rencontré pour revenir sur cette aventure.
Manga Zossou au sein de son équipe rencontrant Anne Hidalgo Madame la Maire de Paris lors du hackathon Nec Mergitur, souce AFP.
Campus Fonderie de l’Image : Manga, comment avez-vous été amené à participer à ce hackathon ?
Manga Zossou : Deux jours avant le hackathon, notre responsable de formation, Luc Petit-Nicolas, a envoyé à toute notre section un e-mail concernant l’événement. A ce moment là, je ne connaissais pas même le terme de hackathon et j’ignorais la nature de ce type d’événement. Instinctivement je l’ai associé à l’univers dans lequel évoluent les hackers mais quelque chose m’interpellait : le fait que le hackathon se déroulait à l’école 42. Je connaissais le concept atypique sur lequel cet établissement a été fondé grâce à un documentaire que j’avais visionné tantôt. Curieux de découvrir ce lieu et de quoi retournait un hackathon, j’ai décidé de participer à cette aventure parmi quatre cents autres participants : je me suis inscrit, j’ai pris quelques CV pour ma recherche de stage et j’ai foncé.
CFI : Quel est le brief que l’on vous a soumis ?
M.Z. : Produire en trois jours des réflexions au sein d’une équipe formée sur le tas parmi les autres participants venus d’horizons divers et variés puis les transformer en solutions de service digitale répondant à des problématiques de sécurité suite aux attentats du 13 Novembre.
CFI : Comment s’est déroulé l’événement ?
M.Z. : Après avoir constitué l’équipe, il fallait choisir parmi six grands défis. Nous nous sommes mis d’accord pour relever le numéro 3 : Recevoir et traiter de l’information émise par les citoyens (victimes et témoins) et émise sur Internet, par un autre canal que celui des plateformes 17, 18 et 112.
CFI : Quels étaient les critères de réussite ?
M.Z. : Ce hackathon n’était pas une compétition mais les projets étaient soumis par un jury d’experts En filigrane le critère qui faisait la différence était celui du parti pris et de la démarche citoyenne. Une dizaine de projets ont été sélectionnées par un jury d’experts de la Préfecture de Police et sont entrés en incubateur. Nous, nous avons été le Coup de cœur.
CFI : Sur quel concept avez-vous imaginé et organisé votre projet ?
M.Z. : Après un brainstorming d’une journée sur feuilles, nous avons commencé à élaborer le projet le lendemain : un système de capteurs couplé à une application mobile alors relié à un poste de contrôle qui peut géolocaliser les porteurs de l’application. Pour l’expliquer très brièvement, nous pouvons dire qu’il fonctionne sur le même principe que l’application Shazam : il détecte des bruits irréguliers de type explosion et envoie en conséquence un signal au poste de contrôle.
CFI : Quelles stratégies, technologies, compétences avez-vous eu besoin de mobiliser ?
M.Z : Il faut réussir à concevoir une proposition solide en peu de temps et avec peu de moyens. Le story-board tenait sur une feuille, le pitch sur Google Slide, un peu de code (javascript) pour présenter la phase test et la conception d’un algorithme qui servirait à identifier les sons irréguliers. Ce qui a été concluant concernant notre approche a été la phase de recherche autour d’autres systèmes similaires comme l’alarme incendie en France et le détecteur de coup de feu aux Etats-Unis.
CFI : Comment avez-vous pu mettre en oeuvre vos compétences ?
M.Z. : Je peux sincèrement répondre que j’ai mis en situation pratique le contenu de ma formation ; concrètement j’ai managé le projet dans sa phase d’initiation (le passage de la phase « Idée » à la phase « Concept »). J’ai pris en charge l’organisation du débat d’idées en tenant compte des compétences de chacun. Comme dans le brainstorming traditionnel, les idées fusaient et il fallait les réunir pour trouver les points communs et les recouper. Le moment qui a été véritablement stratégique est arrivé samedi : lorsqu’il a fallu opter pour la solution de capteurs. J’ai pris le temps de revenir sur les étapes précédentes en déclinant à nouveau le concept que nous avions choisi de sorte que mon équipe trouve le système de capteurs plus intéressant qu’une seule solution d’application mobile.
CFI : En quoi votre projet s’est-il démarqué ?
M.Z. : La simplicité du concept a séduit le jury. Après le premier pitch du samedi, les experts sont venus à notre rencontre pour nous suggérer de concentrer nos énergies sur la technologie des capteurs. Je crois que le jury a apprécié notre persévérance et la manière dont nous avons effectué le changement en quelques heures.
CFI : Quelle expérience tirez-vous de cet événement ?
M.Z. : C’était une belle aventure, j’ai beaucoup appris sur le plan humain : la persévérance, le partage, les rencontres, le réseau… D’un point de vue professionnel, l’expérience était riche d’enseignement en terme de conception,de présentation du pitch et d’initiation d’un projet.
CFI : Un conseil pour réussir un hackathon ?
M.Z. : Il n’ y a pas que des développeurs dans les hackatons, ils ont aussi besoin de communicants, de créatifs, de stratèges… Du moment que le sujet vous intéresse, il faut y aller avec le cœur.
CFI : Quels sont vos projets professionnels et personnels ?
M.Z. : Mener le projet de capteurs à son terme, poursuivre ma formation en tant que Chef de projet digitaux au sein du Master en Management Entrepreneuriat de Projets Numériques que propose l’école, vivre d’autres aventures digitales…
Pour en savoir plus sur l’événement et pour suivre l’activité professionnel de Manga Zossou en tant qu’influencer et blogueur que rendez-vous sur son site.