Imaginées et organisées par le Campus Fonderie de l’Image, les Puces de l’Illustration fêtaient leur troisième édition le 12 et 13 décembre. Salon graphique dédié à l’illustration contemporaine, sur un format inédit de deux jours, les Puces de l’Illustration accueillaient cette année - parmi les illustrateurs, les illustratrices, les dessinateurs, les éditeurs, les galeristes et les libraires indépendants - une cinquantaine de professionnels. Talents émergents ou reconnus, venus d’horizons divers et variés mais portant le même enthousiasme exalté, ils se sont faits le temps du week-end les représentants de ce domaine graphique et de sa vitalité.
Un week-end consacré à la création graphique dessinée :
L’événement s’intègre dans un programme de manifestations graphiques et un cycle de conférences annuel proposant aux étudiants du Campus Fonderie de l’Image et aux curieux de découvrir et comprendre les enjeux du design graphique et numérique. L’école attache une importance toute particulière aux Puces de l’Illustration, un événement développé avec le soutien du magazine étapes:. Elles rappellent les liens et les affinités que le design entretient avec les pratiques du dessin, fondatrices à plus d’un titre du graphisme, de la typographie, du numérique mais aussi de l’écriture, de l’architecture et de la création artistique en général.
Toucher avec les yeux :
Au cours du week-end, ce sont plus de 2500 visiteurs qui sont venus à la rencontre des illustrateurs et de leurs univers. Sérigraphies, gravures, risographies, linogravures, posters-peintures, éditions limitées, fanzines, bandes dessinées, livres-objets, illustrations-textiles, dessins à la mine de plomb, au bic bleu, au posca, au fusain, originaux uniques… Autant de supports, de pratiques, de techniques et d’individualités qui se croisent et échangent avec un public, de curieux et d’experts, venu rencontrer les artistes ou se procurer une pièce de choix.
Retrouvez la programmation et les exposants des Puces de l’Illustration 2015 sur le site de l’événement.
Éprouver la main :
Les Puces de l’Illustration se caractérisent également par l’esprit de complicité qui se développe avec les illustrateurs et illustratrices. À l’image de l’affiche - une réalisation originale en collaboration avec un artiste depuis la première édition de l’événement - cette émulation s’illustre aussi à travers diverses animations initiées par certains exposants auxquelles le public peut assister ou participer. Reflets des dynamiques du milieu, elles ont été cette année l’occasion pour les visiteurs de se familiariser avec l’esprit DIY en se procurant le fanzine PUCE coordonnée par l’illustratrice Maïc Batmane et réalisé en une journée avec l’aide du BDE du Campus à partir de dessins originaux des exposants présents. C’était aussi l’opportunité d’affirmer son sens artistique en montant dans l’atelier de sérigraphie mobile le Print Van Paris ou sur scène en intervenant en couleurs sur la fresque collective dessinée par Steffie Brocoli ou encore de partager une performance de dessin avec l’artiste Sabine Palace.
L’équipe du Campus Fonderie de l’Image remercie ses partenaires sans qui l’événement n’aurait pu être aussi enthousiasmant : étapes : magazine, le CNAP, POSCA, Fedrigoni, le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse et la Mairie de Bagnolet. Sans oublier les étudiants de l’école et du BDE pour leur aide.
Le dessin en veine.
édito de la troisième édition des Puces de l’Illustration par Caroline Bouige, co-rédactrice en chef du magazine étapes:.
En marge des foires d’art contemporain, les salons consacrés au dessin prolifèrent et font salle comble. Depuis plusieurs années déjà, les acteurs de la communication retrouvent les valeurs de ce médium, propice à l’expression de la singularité et de l’authenticité. Depuis ses origines et au fil de son histoire, le mot illustration s’est chargé et confondu avec les notions de dessin et de représentation.
Il convient de resituer les caractéristiques qui lui sont propres. Organisées et accueillies par le Campus Fonderie de l’image, école de design graphique et de multimédia, Les Puces de l’Illustration sont l’occasion de réaffirmer le lien précieux qu’entretient ce champ d’expression avec la commande, dans sa relation avec un texte, une idée, une vocation extérieure à lui-même. L’illustration n’est jamais en errance. Elle est intentionnelle, guidée par une fonction précise ou une complémentarité prédéfinie.
Si nombre d’illustrateurs formés dans des écoles d’art décoratifs, de communication ou d’art et de design laissent fleurir une production personnelle dégagée de toute contrainte, celle-ci entretient la vitalité et le renouvellement de leur pratique. A contrario, de jeunes diplômés des Beaux-arts trouvent dans la commande et dans la relation à l’autre une motivation ou un glissement d’expérience qui leur est bénéfique. Au-delà de cesdivergences, le tracé, la marque du geste et donc l’empreinte du corps semblent guider les pratiques.
Il en va de la dextérité - comme tendent à le montrer les productions aux crayonnés raffinés de Fanny Casau, Sarah Abadidabou ouViolaine et Jérémy – mais aussi de moyens d’impression. La risographie, la gravure et la sérigraphie sont particulièrement représentées, dans cette troisième édition des Puces de l’illustration. Le partage de ces outils de production incite au collectif. Les ateliers d’illustrateurs sont des lieux de mutualisation des ressources, des savoirs et ils offrent à chacun l’opportunité d’accroitre sa visibilité.
Participant encore à l’éclat de la discipline, les revues et les éditions qui accordent une large place au dessin sont également à l’honneur avec la présence de l’Agrume, la revue Pan et Correspondances. Ici, aux Puces, l’illustration se chine, se mélange et s’ouvre à tous publics ; et si, elle garde le dessin en veine, elle se montre encore un peu plus comme un objet de dialogue.
Retrouvez la programmation et les exposants des Puces de l’Illustration 2015 sur le site de l’événement.
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